Grossesse

Accouchement et vécu douloureux : ne pas rester seule…

Mi-novembre 2021, la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée révélait les résultats de son enquête en ligne consacrée aux accouchements en Belgique francophone avant et pendant le covid. Destinée aux femmes, elle a permis de libérer la parole sur des peurs ressenties, des vécus douloureux, des violences subies. Chaque parole libérée mérite d’être partagée et écoutée…

Démarche originale de la Plateforme : invitant les mamans à participer à sa recherche, elle leur offrait, dans le même temps, la possibilité d’une écoute supplémentaire, grâce à un partenariat mis en place avec le Service de Santé Mentale Le Chien Vert (Woluwe-Saint-Pierre-Bruxelles). Son hypothèse était que, pour un certain nombre de femmes, répondre au questionnaire réveillerait en elles un vécu difficile, voire traumatique, lié à la grossesse, à l’accouchement ou au post-partum. Pourquoi ? Comment ? Éléments d’explication avec Pascale Gustin, psychologue et psychanalyste au SSM Le Chien Vert.
Accoucher en temps de pandémie et de contraintes sanitaires, c’est donner la vie dans un contexte potentiellement traumatique, dit d’emblée Pascale Gustin. Et la psychologue d’illustrer son propos par un exemple : « On accouche, après une préparation à la naissance entravée. Cela se passe bien (malgré la profonde anxiété que le partenaire ne puisse être présent et la peur du masque). De retour à la maison, on se retrouve dans une bulle rétrécie, avec le conjoint en télétravail, peut-être des aîné·e·s qui ne vont pas à l’école, toute seule parfois. Impossible de présenter le nouveau-né à la famille. Tout le monde est confiné. On se voit par WhatsApp. C’est un moment difficile. On fait ce qu’on peut. Le temps passe. Le bébé grandit. Et, un jour, on répond à une enquête et on replonge dans ce vécu à la fois proche et un peu oublié. C’est comme si on ouvrait une fenêtre et qu’un vent chaud ou glacial nous saisissait… En se racontant, on voit ce qu’on a traversé. Cela nous revient comme un boomerang. Et là, on se rend compte qu’on a crevé de solitude, on acquiert la certitude qu’on a raté quelque chose avec cette naissance, que ce qui devait être un grand événement, on l’a vécu comme du ‘non-événement’. On va alors avoir besoin de reprendre tout cela avec quelqu’un, de partager les émotions qui y sont liées. Ce qui n’a pas pu se faire avant, en raison de la bulle réduite et de l’absence d’appuis professionnels et sociaux ».

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